Une, deux, trois, Japonaises. Une, deux, trois, nous irons au bois. Une, deux, trois, musiciennes. Quatre, cinq, six, cueillir des cerises. Ah, au pays de l'Hanami ? Non, à Berlin où vit la vibraphoniste Taiko Saito. La seconde à Tokyo, la pianiste Satoko Fujii, et la troisième à Strasbourg, la percussionniste Yuko Oshima. Alors San, c'est pour nous ou bien entre elles ? En tout cas, cela fait trois. Et Hibiki est le whisky japonais si réputé, mais hors de prix. Alors San, parce qu'elles trois savent se tenir ? La musique, c'est certain. Enregistrement live au Kesselhaus Berlin le 8 juin 2022. Le trio San possède une entente parfaite.
J'ai toujours adoré le jeu de Yuko avec qui j'ai eu le plaisir de jouer en 2008 du temps de Donkey Monkey. C'était leurs débuts avec la pianiste Ève Risser. Yuko a gardé cette franchise du jeu, ce plaisir de colorer ses timbres sans noyer le sushi. Rien d'étonnant à ce qu'elle s'entende avec Satoko Fujii et Taiko Saito. Elles parlent le même langage où les silences sont autant de notes muettes. Quand elles se rencontrent, piano-vibra-batterie forment un seul instrument, chacun devenant le prolongement des deux autres, du simple aux extrêmes. Une, deux, trois, compositrices. C'est construit comme ce sublime dessert tout au thé vert dont je me souviens à Omuta : les biscuits étaient surmontés de glace, une mantille de caramel au matcha recouvrait l'ensemble tenu par des gaufrettes. Le manque se fait sentir. San me fait merveilleusement voyager, tel que des papilles me poussent aux oreilles.

→ Trio San, Hibiki, CD Jazzdor Series, dist. L'autre distribution, 15€ (10€ en numérique)