La chanteuse Pascale Labbé sort un nouvel album sur le label nûba (dist. Orkhêstra). En équilibre sur le fil elle pratique l'a capella comme si de rien n'était. Seule, elle se livre nue en créant des sons inouïs où tout semble naturel. Elle retrouve les sons de la nature, de la nature humaine, de la nature sans l'humaine. On se laisse emporter. Est-ce un lointain passé ou le futur qui nous sourit ? Défiant les lois de la physique, la voix devient un incroyable synthétiseur organique. La chanteuse aspire, bourdonne, hulule, souffle, maugrée, murmure, chante, respire, sonne, postillonne et s'étonne. Si l'on n'en croit pas ses oreilles, peut-on se fier à ses yeux ? La pochette réalisée par sa fille, Fani Morières, évoque la planche des ophtalmologistes. Bien voir, bien entendre, faire travailler le muscle. S'écoute sans lunettes ni sonotone. Une seule prise découpée en morceaux pour mieux apprécier la mélopée, onze tranches fines qui gardent longtemps la saveur de l'instant. Dites 33 ! Ce ne sont pas des tours comme ceux du dernier disque de Jean Morières, mais le parfait nombre de minutes pour suivre les méandres de ce CD sans se perdre. Secret bonus, il serait question que d'autres musiciens s'emparent de cette voix magique pour une série de remix des plus surprenants. Sur ZÛM la muse s'amuse en musique.