Nabaz'mob à l'Aubette 1928
Par Jean-Jacques Birgé, jeudi 24 septembre 2009 à 00:21 :: Multimedia :: #1478 :: rss
Nous installons les 100 lapins de Nabaz'mob dans l'une des salles historiques de l'Aubette à Strasbourg. À la demande des Frères Horn, l'ensemble a été chapeauté dès 1926 par Theo Van Doesburg, fondateur de la revue De Stijl, avec l'aide de l'artiste dadaïste alsacien Hans Jean Arp et de Sophie Taeuber-Arp. L'architecte hollandais imagine une œuvre d'art totale (Gesamtkunstwerk) intégrant le décor, le mobilier et le graphisme de la typographie, tendance que l'on retrouvera à l'époque chez Guimard ou Mallet-Stevens. Seul le premier étage qui comprend le Ciné-Bal, la Salle des Fêtes et le Foyer-Bar, a été restauré et récemment ouvert au public. Au sous-sol le Bar Américain et le Caveau-Dancing décorés par Arp sont perdus, idem au rez-de-chaussée pour le Café-Brasserie, le Restaurant, le Five-O'Clock et l'Aubette-Bar... Le magnifique escalier par lequel on arrive à la Salle des Fêtes où nos rongeurs jouent en installation permanente aujourd'hui jeudi et samedi de 14h à 17h, a été dessiné par Van Doesburg et peint par Arp et Sophie Taeuber. Le spectacle reprendra la semaine prochaine mêmes jours et mêmes horaires, soit jeudi 1er et samedi 3 octobre. Nabaz'mob est également présenté les samedis 26 septembre et 3 octobre à partir de 17h aux personnes ayant réservé leur place pour Concatenative Mu ou Lecture(s) de bouche(s). Nous éclairons exceptionnellement la marmaille en lumière du jour et par les plaques d'émail contenant chacune seize ampoules qui réchauffent le tableau. Antoine Schmitt s'angoisse que l'on ne distingue pas assez bien la chorégraphie d'oreilles et, de mon côté, je crains que l'éclairage diffus écrase l'ensemble. L'opéra des 100 lapins n'en demeure pas moins magique dans cette pièce très blanche aux surfaces colorées dans une gamme proche des cinq LED qui s'allument et s'éteignent à l'intérieur de leurs corps de plastique blanc mat. La qualité acoustique du lieu nous permet également de diffuser l'œuvre de 23 minutes sans autre amplification que les 100 haut-parleurs situés chacun dans le ventre des lapins.
Encore une fois, nous ouvrons un Festival, cette fois Ososphère. L'effervescence règne. L'ambiance est à la fête. Certains des concerts des Nuits Électroniques affichent déjà complet. Les expositions et installations débordent de la Laiterie. Des conteneurs maritimes ont été déposés dans la ville, libre à chaque artiste d'en prendre possession pour exposer une œuvre. Antoine montre Psychic dans l'un d'entre eux, déposé à l'entrée du Musée d'Art Moderne (MAMCS), et sa dernière création, Le Grand Générique, est projetée sur le haut mur d'une maison devant laquelle passe le TGV. Des croisières sonores sont proposées sur l'ill. Lorsqu'on ne flotte pas, on s'immerge. Le bain numérique est total.
Nous avons même failli boire la tasse en récupérant nos trois flight-cases : une fois de plus, les lames du charriot-élévateur d'un brutal transporteur ont assassiné quelques uns de nos interprètes en défonçant notre caisse toute neuve pendant le transport depuis Linz en Autriche. Heureusement des remplaçants ont pris leur place as the show must go on ! Le temps est superbe, c'est l'été, il fait 30°, Strasbourg est une ville jeune et dynamique dans un décor ancestral d'une immuable beauté. De plus la gastronomie s'étale partout, participant à l'euphorie générale...
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