Prenant le thé chez Caroline et Stan j'en ai profité pour photographier la vue de leur seizième étage. Voilà 15 ans que j'habite Bagnolet et que je rêve de dominer Paris depuis les barres devant chez nous. Entre elles et nous, les lofts qui sont montés de trois mètres sur le trottoir d'en face ont caché ceux du bout de la rue Diderot. J'avais répondu à Françoise que la perte de la découverte qui s'ouvrait à nous serait peut-être compensée par l'arrivée de voisins sympas. On ne saurait dire mieux. C'est incroyable comme de vivre dans un pavillon crée des liens rares lorsque nous sommes en immeuble. La promiscuité éloigne les gens les uns des autres. On protège son intimité là où l'indépendance réclame du lien social. Il y a évidemment quelques brebis galeuses comme les célèbres sorcières du fond de l'impasse, mais notre quartier est un village où nous nous rendons régulièrement visite les uns les autres et partageons de très fortes amitiés. La campagne pour les élections municipales a multiplié les connexions et nous avons fait récemment connaissance avec des riverains qui deviendront probablement des amis, même si tous ne soutiennent pas (encore) comme nous le candidat du Front de Gauche, Laurent Jamet !


Si le plateau où nous habitons est situé à cent mètres de haut par rapport à la Seine le seizième étage rajoute cinquante mètres, ce qui le place à la hauteur du second étage de la Tour Eiffel, minuscule comme la Tour Montparnasse, le Panthéon, le Sacré Cœur dans le panorama incroyable qui s'offre à nous. Seules les Twin Towers des Mercuriales nous regardent avec prétention et me suggèrent d'aller un de ces jours y faire un tour...