Rentré lundi soir de Lisbonne, impatient, j'ai filé le lendemain matin aux aurores mixer l'album CODEX enregistré en public au Studio GRRR le 18 février dernier avec l'altiste Maëlle Desbrosses et la tubiste Fanny Meteier (duo Météore que vous pourrez retrouver le 2 mai à l'Atelier du Plateau). J'avais demandé aux premiers arrivés, invités à assister à ce second APÉRO LABO, de choisir une page du Codex Seraphinianus de Luigi Serafini afin que nous nous en inspirions pour les compositions instantanées, que d'autres appelleraient improvisations, que nous avions choisies de présenter ce dimanche pluvieux. Je laissai l'ouvrage à disposition de chacun/e pour s'en délecter avant et après le concert, mais lors de notre prestation nous montrâmes simplement chaque page choisie avant de l'interpréter librement. Ces images sont reproduites en tout petit en regard de chacune des sept pièces sur le site drame.org où l'album est en écoute et téléchargement gratuits et sur Bandcamp.


En dehors de l'émotion musicale générée par mes camarades de jeu ces apéros labos créent une convivialité que les salles de spectacle n'offrent pas. De plus, cet échange plein de tendresse et d'humour participe à cette émotion partagée. L'apéro qui suit prolonge ce plaisir de la rencontre. J'avais préparé des mets végétariens pour convenir à l'une des deux musiciennes, feuilles de vigne farcies, houmous, dattes, figues sèches, loukoums, plus quelques mets apportés par mes invités, et de bonnes bouteilles pour arroser tout cela.


Fanny plongea la tête dans le pavillon de son instrument et retrouva dans mon instrumentarium le Gédéon de son enfance, tandis que Maëlle échangea son violon alto pour l'arbalète en laiton et plexiglas construite par Bernard Vitet et Raoul de Pesters ; elle m'emprunta également un Venova, sorte de saxophone en plastique, ainsi que percussions et appeaux. On l'entend même chanter dans la cinquième pièce. Je me contentai de mon clavier américain, de trois instruments russes (Terra, Enner, Cosmos), du Tenori-on japonais, d'un mégaphone allemand, d'instruments à vent et de percussions rapportés d'un peu partout sur la planète. J'en avais trop sortis comme d'habitude, les pages choisies ne convenant pas du tout à ce que j'avais espéré jouer, mais l'esprit d'à propos dirigeait cette joyeuse session, la complicité avec mes deux invitées nous entraînant au delà de ce que nous avions imaginé !

La photo en couleurs est de Michel Le Bastard, celle en noir et blanc de JJGFree, merci à eux et aux autres photographes, puisque contrairement à ce qui se pratique aujourd'hui dans les théâtres, les photos sont autorisées puisque nous sommes entre amis et que leur discrétion est à la hauteur de leur écoute !