jeudi 1 juillet 2010
Comme une toupie
Par Jean-Jacques Birgé,
jeudi 1 juillet 2010 à 00:07 :: Révélations (coll.)
Notre client nous aura fait tourner comme une toupie, mais nous sommes à l'œuvre après quatre mois d'une éprouvante partie de yoyo. Passant moins de temps à la direction artistique du projet, je me consacre essentiellement à composer les partitions sonores de 22 courts-métrages réalisés par Pierre Oscar Lévy sur autant de chefs d'œuvre du patrimoine pictural. Les 18 autres tableaux de la collection que nous avons scénarisés sont entre les mains d'une autre équipe et il semble que l'agence en charge de l'exposition dont j'ai pourtant imaginé le projet jusqu'à sa scénographie ait décidé de se passer de nous. Dominique Playoust aux commandes et Sonia Cruchon dans le rôle de la déesse Shiva complètent notre équipe infernale avec les camarades de Snarx pour œuvrer comme des fous jusqu'à la date limite fin juillet. Je crains de revenir pas mal ici sur ce travail qui va nous occuper jour et nuit pour rendre les 21 films, certains en 3D, à la date exigée ! Chez Snarx ou chez nous, tout le monde est excité par le projet. Luis Belhaouari offre une approche historique et critique à Pierre Oscar pour les scénarios et le conservateur de l'exposition apporte toutes ses lumières. Deux films pilotes avaient été réalisés en mars dernier, l'un sur Véronèse, l'autre sur van Gogh. Le premier invite le public du Louvre au festin, le second fait planer sous les étoiles. Nous n'attendons plus que les Ektas pour pouvoir connaître le planning précis de la suite.
Je choisis les sons déjà en magasin en attendant les premiers QuickTime, j'enregistre à l'avance lorsque c'est possible, accumulant les matériaux pour être prêt à monter et mixer, et évidemment enregistrer la musique à l'image si nécessaire. Hier matin, Sonia, qui s'était entraînée, a fait tourner la toupie de Chardin qui selon le conservateur ne s'est jamais arrêtée depuis 250 ans ! Dans l'après-midi, Elsa est venue interpréter la Vierge aux rochers, défi qu'elle a relevé tout en délicatesse et sans montage dès la seconde prise. Je m'attèle maintenant à sélectionner les sons du Seurat que j'avais préparés il y a quatre mois, avec Anny en siffleuse d'herbe, et je planche simultanément sur de douces trompettes célestes, la musique du cosmos entendue par la fenêtre et une odalisque que je ne suis pas encore certain d'accompagner au oud.