Je me suis relevé au milieu de la nuit. Cela m'arrive souvent. J'avançais les yeux fermés. Attention escalier. Fait la lumière. Au plafond la grosse araignée n'a plus bougé. Assis devant mon clavier, j'ai pensé à la paire de volets qu'il faut retailler. Mes pensionnaires réclamaient le noir. Le fabricant a pris un 9 pour un 2. Tout en haut de la tour ils pourront dormir les yeux ouverts. Après avoir ajouté ces mots à mon article du 20 octobre 2008, je suis retourné broyer...

Est-ce d'avoir racheté la maison de Bernard dans le XVème qui a inspiré Étienne Robial, le directeur artistique de ce film à sept mains, mais l'ambiance est bien glauque et le graphisme noir à souhait. Noir et blanc pour être exact, mais le noir existerait-il sans blanc ? Les séquences de Blutch et Pierre di Sciullo dessinent les chaînes qui unissent celles des quatre autres, Charles Burns, Marie Caillou, Richard McGuire, Lorenzo Mattoti. Que j'ai une préférence pour Burns et Caillou importe peu, c'est la réunion de tous ces éléments hétérogènes mais unifiés qui fait l'intérêt de l'ensemble. Et encore au delà du film, ce sont les compléments de programme qui donnent au DVD toute sa tenue. Le principe finit par porter préjudice à la programmation en salles où ne seront projetés ni la passionnante exposition d'Angoulême par Robial, ni les croquis et étapes intermédiaires, ni les vidéos et dessins des gagnants du concours MySpace autour du film, etc. Le travail sur le son (5.1) et les voix des comédiens, entre autres Aure Atika et Guillaume Depardieu, Nicole Garcia, Arthur H, donnent au long métrage son allure cauchemardesque qui n'a rien de gore pour autant, rassurons les âmes sensibles.


Le site Primalinea livre maintes informations précieuses sur les uns et les autres que le boîtier du DVD tait scandaleusement.