The Velvet Underground et Orelsan, rebelles en cause
Par Jean-Jacques Birgé, lundi 25 octobre 2021 à 07:28 :: Musique :: #4890 :: rss
Coup sur coup je découvre les films récents que Todd Haynes a consacré au Velvet Underground, et Clément Cotentin à son frère, le rappeur Orelsan, avec l'aide du réalisateur Christophe Offenstein. À noter encore une fois la bascule de production cinématographique, le premier étant diffusé sur Apple TV Plus et le second sur Amazon Prime.
En jouant sur le multi-écrans Haynes resitue la saga dans son temps, montage rapide, puzzle rythmé, stroboscopique. Les références au cinéma expérimental (non-narrative cinema) sont nombreuses et elles marquent le style plus fortement que les citations d'actualités historiques ou anecdotiques. Le film est d'ailleurs dédié à Jonas Mekas, dernier portrait du générique de fin rappelant qui étaient les protagonistes et ce qu'ils sont devenus. La personnalité de bad boy de Lou Reed relègue pourtant ses acolytes à l'accompagnement, même John Cale, sauf peut-être la chanteuse Nico dont la voix grave et monotone donne sa couleur dépressive à la musique du groupe. L'influence du compositeur La Monte Young est évidente et la présence d'Andy Warhol plus suggérée que montrée. Hélas ça parle beaucoup, beaucoup trop comme presque tous les films hagiographiques sur des musiciens. Malgré le style original, parfaitement maîtrisé et en accord avec l'époque évoquée, je reste sur ma faim.
La même semaine je visionne les six épisodes de Montre jamais ça à personne sur un autre provocateur, le rappeur caennais Orelsan. Son cadet de quatre ans, Clément Cotentin, a eu l'intuition de le filmer depuis ses débuts, longtemps avant le succès et à travers toutes ses galères. L'aventure collective est là clairement exposée avec ses potes des premiers jours, le rappeur Gringe, le musicien et producteur Skread et son associé Ablaye. Le rap est affaire de clan. La camaraderie est prépondérante. La success story se suit avec intérêt et plaisir, d'autant que son personnage de trentenaire loser et paresseux est touchant et ses qualités d'observation font bon ménage avec son humour corrosif. D'épisode en épisode, son apprentissage du métier est passionnant.
Commentaires
Désactivés, mais...
Ajouter un commentaire
Les commentaires ont été fermés pour cause de centaines de spams par jour. Vous pouvez continuer à en écrire en les envoyant à info(at)drame.org et ils seront publiés en votre nom ou pseudo.
Précisez COMMENT dans le titre de votre mail.
Cela fait toujours plaisir d'avoir des retours ;-)
Merci d'avance.