Nabaz'mob est présenté à New York par Atari dans une nouvelle scénographie, un hémicycle qui rappelle certains hauts lieux de la démocratie. Notre meute essaye donc désespérément de s'entendre pour jouer tous ensemble, mais elle se confronte aux difficultés que cette tentative engendre. Dans l'atmosphère survoltée du Wired NextFest, nous avons été obligés de sonoriser les 100 Nabaztag de Violet installés sur des gradins : une vingtaine de micros PZM reprennent le son diffusé par quatre haut-parleurs. En nous approchant, on entend bien que le son sort de leurs petits ventres blancs où cinq points de couleur changeantes figurent leurs entrailles. Quatre néons rouge sang rajoutent un léger contre-champ. Devrais-je écrire un contre-chant tant l'unanimité fait rage ? Nos bestioles, toujours aussi indisciplinées, sont vaccinées et nous pouvons enfin jouir du spectacle dans le cylindre noir qui leur sert de clapier.


Le NextFest est un événement grand public. Après l'inauguartion d'hier soir, 20000 écoliers sont attendus aujourd'hui, suivront trois jours ouverts au public. Le Rabbit Theater a beaucoup de succès, malgré le manque d'explications sur la finalité des lapins communicants (objet wi-fi connecté à Internet, délivrant toute une variété de services... et l'opéra lui-même, une œuvre s'en démarquant avec l'assentiment de ses concepteurs dont Antoine et moi faisons également partie !). Je réponds aux équipes de France 2 (Le Journal) et Discovery, en attendant la matinée de vendredi où la Fox viendra faire son émission en direct.


Nous nous faisons tirer le portrait en infra-rouge (patience !) et arpentons ce "Salon du Futur" sans grande surprise. Beaucoup de robots évidemment puisque c'est l'Année des robots, mais ils répondent tous à des fantasmes mâles éculés. Kokoro est une superbe Stepford wive japonaise : seuls une certaine fébrilité et ses yeux la trahissent ; ils ont beau suivre ses interlocuteurs, ils restent rivés sur la ligne bleue des Vosges. Pas mal de trucs sympas, mais trop peu d'arrière-pensées et aucune nouveauté technologique... Les applications industrielles, assez abouties, occupent la majeure partie de l'espace, au détriment des artistes et chercheurs. Retrouvant les émotions du Salon de l'enfance, nous passons tout de même un bon moment.