Jonathan nous invitant à une party upper west side, nous sommes heureux de tomber sur un guet-apens qui lui est destiné, son anniversaire-surprise fomenté par ses collègues de l'Université de Queens. Beaucoup de professeurs sont là, pratiquement tous militants du syndicat, le union, évidemment anti-Bush. La lumière vient frapper Jonathan dans le dos tandis qu'il se fige dans une pause à la Rudolf Klein-Rogge. Amusante coïncidence, il porte exceptionnellement une chemise rouge que lui avait trouvée Françoise, lui qui ne porte que l'uniforme chemise blanche lorsqu'il enseigne ou un T-shirt kaki les autres jours. À soixante ans, Jonathan n'a pas changé d'un pouce depuis des années, il prétend ne pas avoir de secret de jouvence, mais son jeu expressionniste pourrait suggérer le contraire. Mabuse ou Faust ? Il suit ostensiblement la règle du jeu : "Quelqu'un voudra-t-il bien m'aider à enlever ma peau d'ours ? "
En visitant la maison de Stuart, je reconnais les photos accrochées aux murs dans l'escalier en bois vernis et j'apprends que notre hôte est marié à la photographe Loïs Greenfield dont j'adore le travail. Elle épingle souvent les danseurs en plein vol, et je me souviens d'un film où elle dirigeait Didier (Silhol) en imperméable, lui dont les sauts m'ont toujours épaté, ainsi que Mark Tomkins et Stéphanie Aubin... Nous rencontrons un autre photographe, le libanais Walid Raad, dont Jonathan forwardait les messages cet été pendant l'invasion israélienne.
En sortant, nous allons chercher nos valises chez Regina à Chelsea pour emménager à Brooklyn dans un immense manoir vieux d'un siècle. X nous y attend avec ses amis.