Après Paris Short Stories, le nouvel album de Jocelyn Mienniel tire sur le rock et la musique de film. Le flûtiste secoue la machine en jouant des bumpers du batteur Sébastien Brun, des rampes du claviériste Vincent Lafont et des spinners du guitariste Guillaume Magne, mais en évitant le Tilt fatal, calmant sans cesse le jeu avec délicatesse. Car Joce Mienniel marque des points en faisant pousser des plants sauvages au milieu de la ville représentée sous la vitre. Le flûtiste cache sa virtuosité derrière des compositions aux couleurs sombres, tout à l'effet produit sur l'auditeur envoûté par les images qui défilent sur la platine. Dans sa Metropolis électrique érigée de cordes métalliques très morriconiennes, traversée par les ondes de son synthétiseur analogique, construite à coups de caisse claire et de petites touches de Fender Rhodes, son souffle est le garant de la résistance.


Le secret de Mienniel est de prendre son temps comme on prend le pouls d'un cardiaque pour lui éviter l'infarctus. Tilt dessine une sorte de rock progressif au ralenti où l'on regarde les billes venir rebondir sur les flippers pour une nouvelle partie gratuite. Le temps de commander un drink au comptoir, on n'a pas senti le temps passer. Garçon, remettez-nous ça !

→ Joce Mienniel, Tilt, Drugstore Malone, sortie le 29 janvier