Que s'est-il vraiment passé l'année dernière ? Si je remonte le temps il y a à boire et à manger, à craindre et espérer, à vivre et à mourir, à hue et à dia. Comme s'il fallait forcément se coincer les doigts dans la charnière du réveillon ! Le passage rime avec cotillons et Amphitryon, mais aussi avec postillons, ganglion, trublion, tourbillon et nous en oublions volontairement. Porter le masque pour ne pas cracher la mort, retourner à l'hosto pour s'avaler une gélule radioactive, ça sent le sapin et pourtant on aura convaincu les coupeurs de bois de passer leur chemin. Chacun aura vu minuit à sa porte. Malgré l'année maussade j'ai eu la chance d'accueillir le soleil dans ma maison. Comme une nouvelle naissance, puisqu'elle en porte le nom. Et si l'on vous affirme que je n'ai jamais été à Marienbad, ne les croyez pas, et si l'envie m'en reprenait, je n'irai plus en avion, mais à pied, à cheval ou en voiture à bras. Hier c'était Pompom, pas la girl, cheerliedder ou Betty Boop, ni le prof larbin des banques, mais l'escalier roulant qui monte, qui monte, qui monte et vous chatouille les neurones.


Alors Baselitz, je l'ai préféré à la fin, parce que je suis resté sur la mienne. Ce n'est pas le bouleversant Basquiat dont j'avais justement regardé le film de Sara Driver quand il était bébé. Pas ému, juste intéressé. Faut bien le dire, au risque qu'on ne me croit plus, mon pire cauchemar. C'est la seule chose qui conte, la crédibilité. Quoi qu'on en pense. La tête en bas, les pieds en l'air, j'ai raconté récemment comme je pratiquais pubère, pour réfléchir. Cela me plaisait. Penser à l'envers. Avec mon truc de poche qui prend des photos j'ai cherché des angles qui me laisseraient un souvenir, pas sur ma faim que j'ai assouvie plus tard chez Shodai Matcha rue Volta...


Entre temps nous avions fait un saut dans un autre. Il y a quelques années j'avais vu des meubles d'Ettore Sottsass à vendre chez XXO. Au-dessus de mes moyens. Couleurs franches, formes évidentes, utiles. Je m'use les yeux avec la mienne qui m'accompagnera tout l'après-midi de ce dernier jour de l'année où le ciel est bleu et la température printanière. Faut-il s'en inquiéter ? Probablement. Du climat. Pas de l'amour, ah ça non ! Comme il faisait beau nous sommes remontés à pied, avec une petite visite à Méliès, Modigliani, Salvador, Piaf, Bernard et Wilde. Le corbeau sortait de Six Feet Under. Plus loin, des petits oiseaux gazouillaient. J'ai programmé The Lost Daughter de Maggie Gyllenhaal, un film très déstabilisant, mais est-ce la fonction du cinéma de nous rassurer ? Don't Look Up. Si nous n'attendons rien, qu'est-ce qui nous attend ?


Pour bien commencer la matinée, j'écoute Diga Diga Do par l'orchestre de Duke Ellington pour la revue Lew Leslie's Blackbirds Of 1928, juste avant que ça explose ! Mes jambes et tout mon corps sont incapables de résister. C'est mon truc. Le vinyle n'a jamais été publié en CD, alors j'ai ressorti ma vieille cassette...
Quelle qu'elle ait été je vous souhaite une année meilleure que la précédente...