Antoine dit que je suis fou. Bien sûr que je suis fou. Ce n'est pas une raison si mon label discographique s'appelle GRRR pour soulever tout seul des malles de 50kg chacune, avec trois disques écrasés et une hernie discale de 36 ans. Gymnastique le matin, gymnastique le soir. Je ne sais pas m'arrêter. Si j'ai mes chances, je m'y colle. Des étiquettes d'abord, avec l'adresse du Festival de Victoriaville au Québec et l'indication "Fragile" pour que nos rongeurs ne soient pas trop malmenés dans la soute. J'ai retiré trois lapins morts du voyage vers Bucarest et remplacé le vide par des bulles. Il faut vraiment être bête pour se targuer d'avoir réussi à empiler les flight-cases les unes sur les autres. La porte du garage n'allait pas rester ouverte jusqu'à l'enlèvement des lapines. Celui des Sabines est d'un Poussin. Histoire de basse-cour... Je passe du coq à l'âne. Basse-cour, chanson écrite pour Elsa lorsqu'elle avait neuf ans, laissée à l'état de maquette, chantée ici par Bernard :

En la réécoutant je m'aperçois que c'est aussi une histoire de transport !
La livraison était annoncée pour mercredi dernier. Le chauffeur est passé par la Hollande. Drôle de trajet pour venir de Roumanie, à moins d'avoir envie de s'éclater dans les coffee-shops tout un week-end. Espérons que le test sera négatif quand les bestioles souffleront dans la montgolfière. En attendant le prochain transporteur, j'ai suspendu un trognon de carotte au bout d'une ficelle avant de rabattre la porte sur le clapier.