
Malgré quelques invraisemblances scénaristiques
Code Source (2011) de
Duncan Jones (fiston de David Bowie) avec
Jack Gyllenhaal se laisse regarder. Dans un mois on l'aura oublié, mais le suspense de cet exercice de science fiction, cousin de
Memento, nous aide déconnecter d'avec le monde réel et ses tracas.
Pour continuer dans l'ordre de programmation soir après soir,
Gone Baby Gone de
Ben Affleck (2007) est un polar social que les ultimes rebondissements rendent plus intéressant que le vulgum americanum filmum ; personnages attachants joués par
Casey Affleck (le petit frère),
Michelle Monaghan,
Ed Harris, et climat torve à souhait, avec le mérite de nous poser une question quand les lumières se rallument.
L'espagnol
Même la pluie de la réalisatrice
Icíar Bollaín (2010) qui, par l'astuce du tournage d'un film en Bolivie, déroule en parallèle la résistance des Indiens à la conquête de Christophe Colomb et à une multinationale accapareuse de l'eau vitale est plein de bonnes intentions, mais la tension permanente et la musique hollywoodienne empêchent une pleine adhésion ; à force de vouloir éviter le manichéisme des personnages l'ultime volte-face en devient peu crédible.
Aucun d'entre nous n'avait jamais vu
Gueule d'amour du sous-estimé
Jean Grémillon. Tourné avec les remarquables
Jean Gabin et
Mireille Balin, ce film de 1937 est une énième démonstration du refoulement de l'homosexualité masculine sous couvert de jalousie, femme fatale et différence de classes ; copie rénovée aux noirs et blancs superbement contrastés.
À la sortie du coffret
Pierre Etaix personne n'a semblé s'étonner de l'absence de
L'âge de Monsieur est avancé tourné pour France 3 en 1987 dans le cadre de l'excellente collection Cinéma 16. Film bavard en hommage à Sacha Guitry, cette brillante comédie tranche avec le comique d'observation quasi muet des films sonores d'Etaix. Les longs plans séquences entrecoupés de contre-champs sur la salle du théâtre où est censée se passer l'action offrent au réalisateur accompagné de
Nicole Calfan et
Jean Carmet un formidable terrain de jeu où fusent les mots d'esprit sans oublier les artifices que permet le cinématographe. Certaines VHS enregistrées il y a fort longtemps, ici 1987, autorisent le tour de magie de découvrir quelque film aujourd'hui introuvable, en attendant la résurrection créée par les DVD.
Franche rigolade pour
You Don't Mess with the Zohan (Rien que pour vos cheveux) de
Dennis Dugan (2008) avec
Adam Sandler et
John Turturro, dans la lignée des films de Judd Apatow qui a cosigné le scénario avec Sandler et Robert Smigel. Ce comique potache est supportable lorsqu'il est équilibré par un scénario délirant qui pousse la situation dans ses extrémités. Le criminel conflit israélo-palestinien en devient absurde, l'humour ravageur apportant un message de paix salutaire.
Lorsqu'ensuite nous nous sommes retrouvés seuls au milieu de nulle part, la brume nous emprisonnant pendant sept autres jours, nous avons regardé plusieurs épisodes de
Nurse Jackie (2010),
David Golder (1930) de
Julien Duvivier d'après
Irène Némirovsky avec
Harry Baur (critique cinglante de la bourgeoisie au moment du passage au parlant),
Capitalism: a Love Story (2009) de
Michael Moore (fouillis édifiant), un documentaire passionnant sur
Boris Vian, le dramatique
Funny People (2009) de
Judd Apatow, et, seul, j'ai regardé les rushes inédits de
Cinéastes de notre temps avec Capra, Mamoulian et Kazan, et me suis avalé la série
In Treatment qui m'a fait plonger dans les méandres analytiques de mon enfance et dans celle de ma fille, suscitant des rêves qui m'empêchèrent de dormir en attendant que les étoiles refassent leur apparition.