70 Cinéma & DVD - avril 2010 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mercredi 28 avril 2010

Treme, le swing de la Nouvelle Orléans après Katrina


Jonathan me signale la nouvelle série dont on parle sur la télévision américaine. Tremé est le quartier de la Nouvelle Orléans où se passe l'action trois mois après le passage de l'ouragan Katrina en 2005. Il s'agit plus exactement d'une situation, étude réaliste d'une communauté qui résiste à sa disparition. La musique donne le ton, fanfares, jazz-bands, rappers, DJ avec un entrain dont auront bien besoin les protagonistes pour reconstruire leur ville abandonnée par les autorités, dèjà avant la catastrophe, et pour cause. Créée par David Simon à qui l'on devait déjà The Wire et Eric Overmyer qui y avait collaboré, Treme risque de devenir un nouveau succès. Au delà de la musique omniprésente, Simon aborde la corruption politique, le scandale des logements municipaux, le système judiciaire, les heurts entre policiers et "Indiens" du Carnaval, ainsi que les enjeux de l'industrie touristique après la tempête.


Parmi la foule de bandes-annonces qui ont envahi YouTube, j'ai sélectionné cette deuxième peut-être à cause des musiciens. On y aperçoit Elvis Costello, Allen Toussaint, Dr John, Kermit Ruffins et bien d'autres. Consternant pour une production capable d'aborder des sujets aussi chauds, les bandes-annonces succombent au caviardage des fucking words que la série ne peut s'interdire tant le traitement cherche l'authenticité, y compris dans les jargons et les accents. En cela, les sous-titres anglais seront indispensables, même à de nombreux Étatsuniens ! HBO, fidèle à ses habitudes, met en ligne un site rempli d'informations, entretiens, reportages, extraits, photos, et même la liste des morceaux joués dans chaque épisode dont certains évidemment achetables en ligne... Seulement trois épisodes sur les dix de la première saison ont été diffusés aux États Unis, mais on sait déjà qu'une seconde est en production. Pour ce que j'en ai vu et entendu, les amateurs de jazz seront comblés. La fiction réussit là où Spike Lee s'était planté par trop de complaisance et manque de rythme avec son lourdaud documentaire When the Levees Broke. Ici, jazz, funk ou rap, ça swingue d'enfer ! À suivre.

lundi 19 avril 2010

Canine : La mort en ce jardin


Canine de Yorgos Lanthimos est un film éprouvant, mais c'est un vrai film (DVD mk2). Les cadres qui coupent la tête des personnages et le rythme inexorable du montage montrent comment le cinéaste grec se sert de ses outils de torture avec l'intelligence du dément. Canine (Kynodontas) rappelle évidemment Michael Haneke par le regard acéré qu'il porte sur notre société et les déviances brutales qu'elle occurre et Theo Angelopoulos pour le temps qu'il prend à installer des situations hermétiques qui déroutent les spectateurs. La folie qui habite la famille bourgeoise du film rappelle certains faits divers récents qu'il est toujours difficile d'assimiler tant ils paraissent extrêmes. Les murs des villas huppées, des pavillons de banlieue et des caves de HLM cachent pourtant bien des histoires terribles qui défient notre entendement. La mort en ce jardin.


La mort en ce jardin est le titre d'un film de Luis Buñuel de 1956 qui sortira aux Éditions Montparnasse le 8 juin prochain. Un autre enfermement ! Si ce film mexicain en couleurs tourné en français avec Georges Marchal (précédemment dans Cela s'appelle l'aurore), Simone Signoret (qui ne pensait qu'à retrouver Montand au lieu de travailler), Michel Piccoli (dont c'était la première collaboration avec Don Luis) et Charles Vanel (déjà rompu aux climats chauds du Salaire de la peur), n'est pas le meilleur Buñuel, il n'en recèle pas moins tous les ingrédients qui constituent son style génial en nous entraînant dans une aventure que Charles Tesson qualifie justement, dans un des bonus, de hustonienne. Il est fascinant de noter la somme de concordances de La mort en ce jardin avec les autres films de Buñuel, tant dans les thèmes (la religion, le sexe, l'argent, qui sont les trois sujets d'intérêt principaux des êtres humains !) que dans les détails anecdotiques (les fourmis gloutonnes, l'œil crevé, la carte postale de Paris, la révolte sanglante, la prostituée très popote, etc.). Les péripéties dans la jungle cèdent la place à l'évolution des personnages face aux nouvelles conditions de vie qui leur sont imposées. En pleine forêt vierge, le surréalisme vient toquer à la porte lorsque s'animent les Champs Élysées et que leur son ralentit aussitôt comme un rêve impossible. La jungle en robe du soir rappelle l'enfermement de L'ange exterminateur, même si la fin laisse ici espérer une échappatoire. Le tournage fut si éprouvant que le réalisateur rechigna toujours à l'évoquer. Il appela à la rescousse son ami Raymond Queneau pour se sortir d'un scénario qui lui donnait tant de fil à retordre qu'il écrivait son adaptation au jour le jour. Lorsque je vis le film pour la première fois il y a quarante ans, je fus happé par les couleurs et les sons de la forêt. Elle signifia désormais pour moi ce que j'avais aimé des courses au trésor, la surprise à chaque pas, le mystère, le dépaysement, l'obligation de changer ses habitudes, la mise en jeu de ses valeurs morales, leur vérification ou leur inanité, encore et toujours, l'impossibilité du réel.

dimanche 11 avril 2010

Le retour de Todd Solondz


Si vous connaissez Happiness, il vous a forcément marqué. Vous courrez donc voir la suite dix ans après (sortie le 28 avril). Nous avions ri d'un bout à l'autre de ce film à la noirceur sans pareil qui décrit les terribles secrets d'une famille apparemment bien banale. Ne nous y trompons pas, toutes les familles ont des cadavres enfermés dans les placards, mais l'American Way of Life est bâtie sur cet aller et retour entre le pire et le meilleur, faisant mine de croire au pardon quand tout n'est qu'oubli programmé. La véritable violence se dessine dans ces interstices où l'être humain, recherchant un bonheur égoïste, espère faire croire à sa normalité alors qu'il combat avec plus ou moins de succès ses monstres dans l'intimité.


Life During Wartime retrouve la famille de Happiness dix ans plus tard avec de nouveaux acteurs pour les mêmes rôles et Todd Solondz, qui nous avait un peu déçus avec Storytelling et Palindromes, signe son meilleur film depuis son succès de 1998. Certains personnages sont également issus de son second long métrage Welcome to the Dollhouse (Bienvenue dans l'âge ingrat). Son premier, la comédie musicale très woodyallenienne Fear, Anxiety & Depression avait été reniée par son auteur. Si l'humour est toujours présent dans le regard acide que le réalisateur porte sur ses personnages, Life During Wartime provoque moins de rires que Happiness car il est plus tendre. Il n'en a pas la méchanceté, peut-être parce que le 11 septembre aura anesthésié les enfants de l'Oncle Sam. Et Solondz de rapprocher pédophilie et terrorisme, ce qui se trame dans la clandestinité, dans la clandestinité de leurs fantasmes offerts au grand jour en toute banalité. Les parents n'étant plus capables de distinguer ce qui caractérise l'âge adulte, la petite fille de sept ans s'avale du Prozac ou du lithium comme si c'était du Coca. Son frère s'en sortira peut-être mieux, pur produit de l'éducation juive, où le petit mâle naît à treize ans le jour de sa Bar Mitzvah. En l'absence du père annoncé comme mort alors qu'il sort d'une peine de dix ans de prison, le gamin endosse le rôle de chef de famille, caution morale à la fantaisie de sa mère qui voudrait refaire sa vie avec un type bien dont le fils atteint du syndrome d'Asperger (c'est très à la mode, le héros de My Name is Khan en est également atteint) est le seul à ne pas s'intéresser au sexe, plus préoccupé par l'accession de la Chine au premier rang mondial. L'une de ses tantes, scénariste à Hollywood qui a rompu avec sa famille pro-israélienne, s'est fait tatouer Jihad sur le bras, tandis que l'autre qui a quitté son pervers de mari est une sorte de fantôme qui converse avec les morts. À noter l'étonnant Paul Reubens, autrefois connu sous le nom de Pee Wee Herman, héros du premier long métrage de Tim Burton et de nombreux shows télévisés pour la jeunesse, dont la carrière avait été brisée après deux arrestations, la première pour s'être masturbé dans un cinéma porno, la seconde pour une affaire de pédophilie dont il s'était sorti mais qui avait laissé des traces dans l'opinion puritaine. Avec l'actuelle affaire Polanski, on voit que les Américains ont la mémoire longue et la revanche tenace.


L'oubli et le pardon sont justement le sujet du film, et lors de l'avant-première au Méliès à Montreuil où nous avait invités Dominique Cabrera vendredi soir, le réalisateur qui était présent, suggéra qu'une famille pieuse pardonnerait plus facilement qu'une famille laïque. Cette affirmation nous parut plus que douteuse si nous nous référons à la politique de l'État religieux d'Israël qui s'appuie sur la mémoire meurtrie du génocide en se vengeant sur une autre population qu'il a spoliée. Heureusement, Life During Wartime, le plus politique de tous ses films, est plus une divagation poétique portée par une analyse féroce de la normalité américaine.
Tourné en numérique par Ed Lachman avec une caméra RED, il aura permis à Solondz de fignoler la direction d'acteurs sans se préoccuper du prix de la pellicule. La scène avec Charlotte Rampling est absolument formidable, mais tout est remarquablement joué dans ce cauchemar éveillé où le quotidien semble lisse alors que les personnages sont perpétuellement en tension, sauf peut-être la petite fille qui est déjà perdue, avalée par les médicaments comme beaucoup d'enfants américains. Françoise fit remarquer à Solondz que s'il pensait que le petit garçon s'en sortirait mieux c'est parce qu'il s'y identifiait. Et le réalisateur de répondre comme tous ses personnages, en faisant semblant de ne pas entendre, mais en s'y résignant, parce que l'on ne peut choisir entre la mémoire et la vengeance, ou l'oubli et le pardon. Seule l'analyse peut nous permettre de rompre le cycle infernal. La compréhension des démons permet de les apprivoiser en remontant aux sources, ce que l'étude comportementale ne saurait résoudre par quelque traitement mécaniste.

mercredi 7 avril 2010

Fictions documentaires de Lionel Rogosin


C'est à se demander si Carlotta ne brigue pas le surnom de "Criterion français" ? L'éditeur américain a la réputation justifiée d'être la Rolls du DVD. Si la qualité des transferts numériques et des bonus des films choisis par Carlotta est exceptionnelle, j'ignore si les épais livrets sont à la hauteur, recevant le plus souvent des tests presse sans étiquette (allez savoir quel est l'endroit ou l'envers en le posant dans le lecteur !) glissés dans une fine pochette transparente. Malgré l'absence de prise de risque sur le cinéma contemporain, leur choix est exceptionnel en ce qui concerne le patrimoine. On leur doit les coffrets Mizoguchi, Oshima ( aussi), Douglas Sirk, Lotte Reiniger, Berlin Alexanderplatz, Antonioni, Fuller, L'argent de L'Herbier, Sa Majesté des Mouches, Les bourreaux meurent aussi, Le temps des Gitans dont j'ai parlé dans cette colonne, et bien d'autres comme les Pasolini ou les Fassbinder. Ils ont également racheté Le Nouveau Latina qui complète leur programmation en salles, riche et variée, forcément plus audacieuse. Appelez-moi Madame de Françoise Romand y avait, par exemple, été programmé.
Après The Savage Eye la semaine dernière, j'ai l'immense plaisir de revoir un autre film sorti en 1959, l'incontournable Come Back, Africa de Lionel Rogosin, dont la sortie est annoncée pour le 21 avril dans un coffret avec On The Bowery et Good Times, Wonderful Times. Comparant ma copie 16mm, que je n'ai pas sortie de sa boîte depuis une éternité, avec ce nouveau master je suis stupéfait par la beauté de l'image. De plus le documentaire qui l'accompagne livre les clefs de ce film unique tourné clandestinement à Johannesburg pendant l'Apartheid. Si Rogosin s'y réclame de Flaherty et De Sica dans son approche du documentaire, sa fiction filmée in situ avec des non-acteurs n'a rien à voir avec le terme de cinéma-vérité si abusivement employé, et c'est tant mieux ! En regardant Come Back, Africa, on constate la distance entre la prétendue vérité défendue par Rouch ou, pire, Lanzmann et l'authenticité analytique de Strick, Rogosin, Cassavetes, Varda ou Romand qui font glisser leurs œuvres vers des formes de réalisme poétique qui ne trichent jamais avec l'illusion cinématographique. Dès qu'il pose un regard sur une scène, que la caméra soit cachée ou visible, dès qu'il cadre, le cinéaste fait des choix et leurs modèles, se sachant filmés, ne se comportent plus de la même façon. Il faut alors inventer autre chose...
Come Back, Africa est un témoignage époustouflant sur l'Afrique du Sud et le racisme, un brûlot politique généreux, une histoire terrible et émouvante, un film de cinéma avec des acteurs formidables. La chanteuse Miriam Makeba sera contrainte à l'exil pendant 31 ans suite à sa prestation merveilleuse. La musique est d'autant plus présente dans le film que Rogosin faisait semblant de faire un documentaire pittoresque pour échapper à la censure et à l'extradition.
On The Bowery, tourné trois ans plus tôt pour se faire la main et apprendre à filmer, utilise déjà le procédé du récit de fiction dans un univers documentaire. Je n'ai jamais supporté les histoires d'ivrognes, j'ignore pourquoi, mais, films ou romans sur le sujet me mettent terriblement mal à l'aise. Le film de Rogosin n'a pas la complaisance de La merditudes des choses (mk2) regardé la semaine dernière et qui m'a complètement déprimé. Les clochards, qui ne vivent que pour l'alcool et en crèvent, préservent une petite part de dignité ; s'ils sont parfaitement conscients de leur déchéance ils ne la portent pas en étendard. Ceux du film ont souvent eu du mal au retour de la guerre en Europe. Un long bonus éclaire l'histoire de la plus ancienne rue new-yorkaise devenue le refuge de tous les marginaux jusqu'à ce que Manhattan soit "nettoyé" au tournant du siècle comme le montre un autre court-métrage. Le regard humaniste que le réalisateur jette sur ses personnages donne leur originalité à ses films.
Good Times, Wonderful Times est un documentaire pacifiste de 1965 proche des idées de Bertrand Russell, pamphlet contre les armes nucléaires en forme de long ciné-tract qui oppose les invités futiles et conformistes d'un cocktail londonien et des images d'archives exceptionnelles sur les ravages de la seconde guerre mondiale. La gloire illusoire des jeunesses hitlériennes s'éteindra sous les décombres de l'Allemagne rasée, dans le froid glacial du Front de l'Est et les camps d'extermination qui sont le déclencheur de l'engagement de Rogosin. Les images d'Hiroshima sont tout autant insoutenables. L'utilisation contrapuntique d'un rock 'n roll souligne le danger de ne pas vouloir croire aux signaux d'alarme tandis que des comparses jouent les "barons" pour révéler l'idéologie des petits bourgeois de la party. Comme dans tous les films de Lionel Rogosin, aucun commentaire ne vient polluer la démonstration, laissant au spectateur la liberté de ses émotions.

samedi 3 avril 2010

Trois pavés dans la mare


Un, deux, trois pavés. Il m'aura fallu quinze jours pour venir à bout des 935 pages de l'exaltante Biographie de Jean-Luc Godard par Antoine de Baecque. Chaque fois que j'arrivais à voler un quart d'heure à ma suractivité démoniaque je m'allongeais avec sur la poitrine un marque-pages. Il serait étonnant que l'ouvrage plaise au cinéaste tant il recèle de témoignages accablants sur sa perversité et sa démence, de clefs intimes révélant sa fragilité sur son chemin de croix, sans ne jamais perdre de vue son génie et ce qu'il en a coûté, à lui et à ceux qui l'ont approché. De Baecque livre une enquête exceptionnelle qui replonge chaque film dans les eaux saumâtres du quotidien. On en ressort abasourdi par l'obscénité machiste du milieu cinématographique, par les pulsions qui l'engendrent, l'insolence de la création, les dommages terribles des effets secondaires. La Biographie de Godard est un polar impudique qui ne révèle pas seulement ce dont sont faits les rêves, mais jusqu'où les hommes sont prêts à aller pour leur donner corps, ou, à défaut, pour les projeter sur le mur de la caverne, faisant œuvre en sublimant leur vie. Par quelles souffrances et quels ravages le rebelle dut passer pour accoucher de ce Faucon maltais ! Il est d'autres chemins. Celui de Godard n'est pas des plus câlins ni des plus généreux, mais il a l'immense mérite de soulever plus de questions que n'existent de réponses.
Mon second est une autre enquête, dessinée, celle-là, par Joe Sacco. À moi qui dévore trop vite la moindre BD, Gaza 1956, en marge de l'histoire (ed. Futuropolis) résiste à ma boulimie de lecteur insatiable. La narration et le dessin me forcent à morceler l'ouvrage en feuilleton, prenant mon temps pour assimiler le drame qu'il révèle. Résistant d'abord au trait de Sacco, j'y ai finalement cherché le moindre détail pour comprendre l'horreur, vérifier par l'image les propos des témoins rencontrés. Si les aller et retour entre 1956 et nos jours rappellent Maus de Spiegelman, il n'en a pas l'humour grinçant pour dissiper la douleur. Au fur et à mesure des chapitres les vignettes dévoilent le travail rigoureux du journaliste. Les risques qu'il prend sont réels. Ses interlocuteurs ont un nom et un visage. Contrairement à Marjane Satrapi dans son Persepolis, il s'efface devant son propos, laissant la parole aux vieux Palestiniens qu'il interroge. En cherchant simplement à savoir ce que l'Histoire a sauvagement occulté, il nous révèle l'horreur de la colonisation.
Mon troisième est un autre bis déjà évoqué dans cette colonne. Je revois The Savage Eye pour la troisième fois en une semaine. Soixante sept minutes d'un pur chef d'œuvre. Derrière un texte quasiment surréaliste interprété comme un poème symphonique, sous les images brutales de la vulgarité humaine, se glisse un film noir sur la condition féminine. L'entretien avec Joe Strick qui l'accompagne conforte notre point de vue sur le documentaire : pas de caméra cachée, des images qui parlent d'elles-mêmes, le montage renforçant les effets de sens et l'émotion déjà présente, rejet de la dictature du commentaire au profit d'un contre-champ sonore laissant libre le spectateur de faire sa propre interprétation... Sorti en 1959, réalisé par une équipe de bénévoles pendant les quatre années précédentes, The Savage Eye est un véritable film expérimental qui n'en rabâche aucun des poncifs.
Et mon tout est une journée radieuse, car j'ai miraculeusement pu lever le pied de l'accélérateur pour prendre le temps de respirer.