70 Humeurs & opinions - mars 2007 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi 30 mars 2007

Machines à voter, machines à frauder ?


No comment.
Pour plus d'informations, Ordinateurs-de-vote.org (anciennement
www.recul-democratique.org).

Nouvelles informations sur le site Betapolitique.

mercredi 28 mars 2007

Compte rendu de séances


J'ai officiellement démissionné de la Commission des œuvres électroniques et informatiques de la Scam. Je continue à m'investir dans la défense des droits d'auteurs au sein des trois sociétés dont je suis adhérent, la Sacem, la Sacd et la Scam, luttant contre la vétusté des statuts à l'intérieur, les défendant vis à vis de l'extérieur. Constatant qu'un an à siéger à la Commission n'a rien fait bouger quant au répertoire qui me tenait à cœur, à savoir les œuvres interactives, en particulier sur Internet, et les installations d'art contemporain relevant des nouvelles technologies, et que les perspectives ne laissaient entrevoir aucune amélioration, j'ai préféré laisser ma place à des nouveaux venus plus efficaces. La question la plus cruciale concerne la perception de droits pour les ?uvres de création en ligne. Or il me fut justement opposé que si ces ?uvres sont en accès libre sur Internet, comment leurs auteurs peuvent-ils espérer percevoir des droits ? J'aurais eu l'impression de trahir tous les camarades que j'essayais de convaincre d'adhérer et de s'investir à la Scam si j'y étais resté. Je n'ai jamais pensé ma participation autrement que comme une représentation d'une partie des auteurs non protégés. Au lieu de repenser le système, j'ai passé un an à noter des génériques télé sujets à réclamation de classement. Je ne veux blesser personne, chacun fait ce qu'il peut. Le problème de fond vient du fait que les décisions sont prises par le conseil d'administration dont les compétences en matière de nouvelles technologies sont inversement proportionnelles à l'âge des capitaines. Rien de très original là-dedans.
La Sacd n'est pas en reste. Après le départ de Daniel Kapélian, elle a abandonné la création numérique au profit des jeux vidéos. Un choix lourd de conséquences. La création coûte plus cher qu'elle ne rapporte. Exit. Ce ne sont pas des manières. Quant à la Sacem, elle a toujours été en retard d'un métro, mais elle suit le mouvement parce que la pression de la rue est plus forte. Puissance de la musique. Je me suis déjà ouvert ici de mon désaccord avec les trois sociétés d'auteurs sur la loi DADVSI à propos du téléchargement et du piratage, elles ont embrayé le pas à l'industrie, les majors... Les deux sociétés d'interprètes auxquelles j'appartiens aussi, la Spedidam et l'Adami, se sont par contre battues pour la licence globale, contre une dérive répressive et absurde, inadaptée à l'avenir qui se dessine. Le débat est d'autant plus intéressant aujourd'hui que les lois votées sont déjà dépassées.
Le même jour, j'acceptais de siéger au Conseil d'Administration du Triton, la salle des Lilas, à la fois scène de musique vivante, studio d'enregistrement audio-vidéo live et label de disques ! J'habite le quartier. Ça bouge. Ça se boboïse. Les candidats à la propriété doivent viser plus loin, Romainville, Noisy-le-Sec, Fontenay... Le Triton est à 50 mètres du métro Mairie des Lilas, le bout de la ligne 11. Programmation éclectique, le son est bon, la lumière aussi, j'y joue le 3 mai, ce n'est pas demain, mais j'y travaille. Samedi, dernière répétition des élèves des conservatoires avant l'enregistrement et le concert. Ce soir, Vivante a proposé des jam-sessions d'amateurs tous les mercredis autour d'un musicien référent et deux pros invités. Quatre thématiques : jazz, musiques improvisées, blues, musiques du monde. Belle idée.
Aujourd'hui ça recommence, C.A. des Allumés. Mais dès jeudi je serai de retour en studio. Il était temps !

mardi 27 mars 2007

Dans l'œil du cylindre


1988, le Casino de Deauville, hors-saison. Il est interdit d'enregistrer pendant les heures d'ouverture. Les croupiers jouent les clients tandis que tourne la roulette. Je surveille la cassette dans le magnéto. On voit la plage, on voit les planches, mais il n'y a rien. Rien que la boule. Le vertige. Ça tourne. Les accros se font interdire d'eux-mêmes et se déguisent ensuite pour échapper au physionomiste. Des gagnants, on dit que c'est de l'argent qui découche. Je me souviendrai toujours de cette journée comme des tickets froissés à Longchamp ou des vieux costumes que l'on retrouvait dans l'ascenseur du 36 rue Vivienne. Il y avait un cercle de jeu au deuxième et un tailleur au rez-de-chaussée. Lorsqu'un joueur gagnait il s'offrait un costume neuf, se changeait dans la cabine de l'ascenseur et repartait tout perdre. Mais il avait gagné un costume neuf. De Deauville on repart comme on est arrivé.

dimanche 18 mars 2007

L'appareil à photographier le futur n'existe pas


Il est des images qui circulent sur le Web dont on reçoit un nombre invraisemblable de copies par le courrier. Elles sont souvent drôles, du moins elles y aspirent, parfois terribles ou simplement intéressantes. Leurs auteurs disparaissent happés par le mouvement populaire qui s'en empare. Sont-ce des amateurs anonymes ou des professionnels en titre spoliés de leurs droits ? Chacun les recopie sans se poser cette question, comme si cela faisait partie d'un nouveau patrimoine commun à tous. Leur circulation est-elle plus importante que leur protection ? Quoi qu'il en soit, un homme ou une femme est passé par là, il ou elle a eu l'œil. Le civil qui s'adresse aux crs est-il un inspecteur en civil ou un badaud qui les prend à partie ? Les barrières sont-elles des vestiges du plan vigie pirate ? Il y a des qui provisoires qui durent...
Retour aux uniformes blasonnés sous leurs calots étriqués. On imagine d'abord que c'est l'image de "la France d'après" que rêve un Sarkozy. Mais l'appareil à prendre des photos du futur n'existe pas encore. C'est donc notre actualité qui est ici cadrée, et l'imagination sollicitée risque de multiplier les petits soldats du capital à foison en les affublant de matraques et de fusils mitrailleurs. Si je n'ai jamais été dupe d'aucune victoire dite socialiste, je me souviens pourtant qu'après le 10 mai 1981 l'air était plus pur parce qu'il y avait soudain moins de flics dans les rues de Paris. La peine de mort abrogée ne revint plus, mais l'arrogance, le sentiment d'impunité, l'iniquité devant la couleur des citoyens, la brutalité sont progressivement revenus, contrôles, expulsions, bavures, mensonges, amplifiés par les encouragements de caractériels au discours sécuritaire. Qu'elle est belle la France d'aujourd'hui ! L'État donne l'exemple. Sa violence se propage dans les quartiers. Imaginer la France d'après ? A-t-on encore le choix ?