70 Humeurs & opinions - février 2014 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 13 février 2014

Cocorico déplacé


Un ami me raconte que lors d'une manifestation culturelle qu'il a organisée les participants étrangers étaient charmants et coopératifs tandis que les Français débordaient de prétention et d'arrogance. Il y a toujours des exceptions, mais souvent les visiteurs sont des modèles de courtoisie pendant que les jeunes franchouillards se comportent comme des petits cons. Même constat entre les stars et les seconds couteaux. J'essaie de comprendre comment l'on peut être aussi cuistre. Les étrangers de différentes nationalités se retrouvant momentanément dans notre pays sont curieux les uns des autres alors que les locaux protègent leur pré carré, pardon, hexagonal. Sont-ce leurs acquis qu'ils défendent jalousement, le besoin des faibles de s'affirmer ou les restes du colonialisme ? Ce comportement n'est pas commun à tous les pays. On est plus ou moins bien reçus selon les cultures. À notre niveau l'emblème national montre que les traditions débiles ne datent pas d'hier. Si coq et gaulois se disent tous deux gallus mallus ortinigus en latin, la référence à l'orgueil remonterait à Philippe Auguste. Pourquoi ce trait de caractère typiquement français génère-t-il automatiquement des comportements indignes ? Si l'on en juge par la politique d'immigration de nos gouvernements successifs nous avons encore beaucoup de progrès à faire en matière d'accueil ! Le ministre de l'intérieur porte bien son terme. Lorsqu'il met son nez dehors il reste bouché (on ferait d'ailleurs bien de faire pareil à son approche). La France est pourtant composée d'une palette de couleurs inégalée, mélange de parfums du monde entier, de ceux qui sont allés jusqu'au bout de la terre à ceux qui ont rêvé de culture et de savoir vivre, paysages et terroirs si variés, où la langue, les arts, la philosophie, la cuisine et tant d'autres merveilles doivent à toutes les tribus qui l'ont occupée et s'y sont installées. Cocorico !

vendredi 7 février 2014

Humanité, quelle question ?


Après l'empathie, l'utopie, la confiance, Après l'humain ? et Créativité, je rédige ma sixième contribution à la Revue du Cube sur le thème du partage. Mon texte me hante. Il commence par la phrase indépendante : "J'aimerais croire en l'avenir." Comme je le pratique souvent dans ce genre de texte, le dernier paragraphe évoque les pourtant après une description sombre de ce qui se profile si nous n'agissons pas rapidement. J'ignore si c'est encore de saison, car certains sont beaucoup plus pessimistes, notant que la fonte de l'Arctique s'accélère au delà des prévisions. On entrevoyait une hausse du niveau de la mer d'un mètre, on s'approcherait plutôt des dix mètres, avec des conséquences désastreuses, nous plongeant dans une nouvelle ère glacière. Le Gulf Stream détourné et nous voilà avec le même climat que Montréal dont nous partageons la latitude, pour commencer. Le réchauffement climatique est un concept erroné, surtout si l'on ajoute les retombées radioactives de Fukushima... L'espèce humaine n'est pas éternelle. Chacun d'entre nous non plus. Est-ce que tout a une fin ?
Cela ne nous empêche pas de nous foutre sur la gueule, sans arrêt, bien au contraire. Comment expliquer les guerres qui ravagent la planète ? Même si la violence et la mort sont rentables, n'y aurait-il pas d'autre manière de penser, d'envisager de vivre ensemble ? L'absurde règne en maître. Sommes-nous capables de penser par nous-mêmes quand rien ne nous y prédispose. La manipulation est totale, absolue. Les pressions économiques qu'exerce la société, celles psychologiques qu'exerce la famille, les manipulations dont les médias sont les vecteurs nous empêchent de remettre en question nos us et coutumes. Nous sommes devenus aseptisés, nous avons oublié notre animalité, ou du moins nous avons feint de l'avoir perdue. L'information est une religion moderne. Les gourous de l'informatique rêvent d'une révolution qui n'obéirait pas aux lois de l'exploitation de l'homme par l'homme, ni de la nature évidemment. Les scientifiques inventent des formules innocentes que les maîtres du monde transforment en engins de mort. La machine s’emballe, nous précipitant contre un mur qu'il eut suffi de contourner à défaut de ne pas l'avoir construit.
Je suis resté l'enfant naïf et plein d'espoir qui adhérait à onze ans aux Citoyens du monde. L'absurdité des hommes, leur besoin de tout dominer, à commencer par les femmes, m'est toujours aussi incompréhensible. Quelles forces nous gouvernent ? De quelles bestioles sommes-nous les véhicules ? Que nous réserve l'avenir ?
En créant les liens hypertexte je m'aperçois que ma première contribution à la Revue s'intitulait déjà Tout partager entre tous !