vendredi 20 décembre 2013
Mairie de Bagnolet
Par Jean-Jacques Birgé,
vendredi 20 décembre 2013 à 00:08 :: Humeurs & opinions
La Mairie de Bagnolet est sujet à polémique. Son architecture intérieure brave déjà l'horizontalité photographique que j'ai adoptée pour illustrer mes articles. Lorqu'on lève la tête un spectacle de courbes ou d'arêtes anguleuses forcent l'admiration, à moins d'être amateur rigide de la symétrie au carré. La toile d'araignée extérieure est moins convaincante et, si on l'ouvrait comme prévu, la passerelle qui relie le nouvel Hôtel de ville conçu par l'architecte Jean-Pierre Lott à l'ancienne mairie déboucherait dans le tournant du vieil escalier, sans compter que le lieu ne permet pas d'abriter tous les services (comme celui de la culture) ! Je me demande souvent à quoi pensent les spécialistes. Ces incongruités seraient le fruit des dépassements budgétaires. L'entreprise a le mérite de l'innovation, mais nombreux Bagnoletais ont la bouche amère devant la facture : 40 millions d'euros au lieu des 22,5 prévus. Or la ville est l'une des plus endettées de France. Je ne vous raconte pas le coût des taxes foncières et d'habitation. Nous y vivons pourtant agréablement, avec sa somptueuse médiathèque, les deux salles du cinéma municipal Le Cin'Hoche dont la programmation est éclectique, les théâtres de L'échangeur et du Samovar, son parc et ses jardins partagés, etc. La proximité de Montreuil et des Lilas est un autre atout.
Hélas l'ambiance s'est lourdement dégradée depuis que le maire actuel a décidé de n'en faire qu'à sa tête, faisant fi des avis de son conseil municipal. À tel point que le Front de Gauche lui a retiré sa confiance et soutient la candidature de Laurent Jamet qui s'est engagé à écouter sérieusement la population, entre autres en réactivant les maisons de quartier. Un collectif de citoyens partageant ses valeurs et n'appartenant ni au PCF ni au PG s'est constitué pour exercer un contrôle sur le fonctionnement démocratique des institutions municipales. Le système est en cause. Une fois élu pour six ans, un maire peut ne rendre de comptes à personne. C'est donner libre champ au moindre schizophrène, surtout lorsque l'on sait à quel point le pouvoir rend fou. Je me suis donc investi dans la liste Bagnolet Avenir ! À la réunion de samedi dernier j'ai proposé de constituer une coopérative de compétences pour redonner du sens au lien entre les Bagnoletais. Sur le modèle des SEL (Systèmes d'Échanges Locaux), l'idée est que, jeune ou ancien, chacun et chacune possédant des compétences ou étant animé(e) de passions pourrait les partager et avoir recours à celles des autres. Et Françoise de suggérer de semer des graines partout où la terre le permet. Nous pouvons encore changer le monde par des actions de proximité, moyen efficace de résister au formatage des cerveaux et des usages.